L'impact de la musique d'Ennio Morricone sur les westerns spaghettis (CINEMA) ~ di Romain Iovinelli - TeclaXXI

 CINEMA

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L'impact de la musique d'Ennio Morricone sur les westerns spaghettis 

di Romain Iovinelli 


 

La technique d’Ennio Morricone dans ses film scores (bandes originales)


A.            La différence entre la technique de Morricone et celle en vogue à Hollywood.

 

Dans l’ensemble, la façon dont Ennio Morricone approche le score[1] d’un film ne peut pas être identifié à celle mise en œuvre par les compositeurs attitrés d’Hollywood. Si l’on voulait quand même essayer de les comparer, on pourrait dire d’emblée (et superficiellement) que son style est une combinaison d’aspects techniques et d’aspects philosophiques.          

Aujourd’hui on peut distinguer les différences entre le style de Morricone et celui de ses « confrères » (parmi les plus célèbres) de Hollywood comme suit : d’abord, chez Morricone, ce qui est admirable est sa vaste connaissance de la musique classique. Ensuite, contrairement au style d’Ennio Morricone, la plupart des compositeurs d’Hollywood travaillant pour le cinéma, savent très bien qu’ils le font dans et pour cette industrie comparable à une machine à sous, une machine qui produit des grosses sommes d’argent. Enfin, pour la majorité des compositeurs hollywoodiens avoir un impact sur le monde du cinéma n’est pas une priorité ; ce qui compte davantage c’est le business

L’Italien Sergio Leone a maintes fois affirmé que son approche à la musique d’un film (bande originale) n’est pas différente de celle qu’a le compositeur d’un concert de musique classique. Cela veut dire qu’il s’occupe d’une chanson depuis sa naissance, comme concept ; la suit et la développe jusqu’à enfin la transformer dans du vrai (au sens de « accompli », de « complet ») matériel.

Une autre différence qui éloigne la musique de Morricone de celle des compositeurs d’Hollywood, c’est son utilisation. Premièrement, l’une des grosses tâches que le compositeur d’un film doit précisément accomplir c’est l’utilisation de la musique dans l’ensemble des scènes du film. D’un côté, l’attitude hollywoodienne est celle d’utiliser une grosse quantité de musique. Parfois, on arrive à deux heures de musique dans un seul film. Cela faisant, le compositeur accompagne presque chaque scène du film. Par ailleurs, son utilisation peut être (pour la plupart du temps) celle de musique de fond. Cette technique est appliquée pour accompagner la narration du film.

C’est là que le style de Morricone suit un autre cheminement de pensée par rapport à la surdose de musique d’un compositeur hollywoodien, car sa partition musicale à lui dépasse rarement une heure. Ce qui est une qualité, dans le cas de Morricone : car l’alternance musique/silence peut bien se révéler une bénédiction pour le résultat final du film, le silence-pause mettant en évidence le rôle joué par la musique. On peut le voir notamment dans la trilogie du dollar, qui est marquée par la présence/absence de mélodie. On arrive à avoir même une bonne demi-heure sans le moindre recours à la musique : sans montrer aucune hésitation, Morricone insère ces espaces vides dans les films. 



[1] (Terme anglais) Musique originale écrite spécifiquement pour accompagner un film.

 



En revanche, quand la musique fait son apparition, son impact est très remarquable et très dramatique en premier lieu parce que son absence s’est fait sentir. D’ailleurs, le réalisateur de ces films, Sergio Leone, pratique la même méthode en utilisant le silence comme barre d’espace avant et après les dialogues, avant et après les effets de son, séparant les dialogues des effets de son. Un tel style, chaque fois que le son apparaitra ou réapparaitra dans l’action du film, provoquera un impact grandissant chez le spectateur ; en tous cas, toujours plus grand que sa normale utilisation. Il n’est pas insolite de voir des scènes du film allant de pair avec la bande du film, Morricone a toujours exigé qu’une consultation entre le réalisateur et le compositeur ait lieu, avant de composer sa partition et d’après lui, une telle collaboration est essentielle pour le score. Morricone a maintes fois déclaré que leur harmonie (à lui et à Leone) a beaucoup influencé le résultat de la trilogie du dollar, chaque discussion n’ayant comme objectif primaire que l’amélioration de la bande sonore.



B.   L’inspiration et les éléments traditionnels chez Morricone.

 

Pour mieux comprendre l’abîme qui sépare Morricone de l’industrie de la musique hollywoodienne, il faut remonter à leurs différences en tant que traditions, aussi bien culturelles que nationales. Au fil de longues années,  les compositeurs hollywoodiens ont entrepris le chemin de la tradition du leitmotiv (chanson-thème), une tradition qui est née en Allemagne et pour être plus précis, dans l’opéra du 19ème siècle, avec Richard Wagner (le premier, à gauche). Cette tradition a été suivie par de nombreux compositeurs qui ont marqué l’histoire de la musique au cinéma : Max Steiner, John Williams, Jerry Goldsmith, et ainsi de suite. Toutefois, encore une fois, là aussi, Morricone décide de ne pas suivre cette forme de musique. 

 

Souvent, l’objectif principale des leitmotivs, c’est de renforcer l’ambiance de la scène déjà établie par le dialogue et l’image. Évidemment, pendant le film, le deuxième objectif consiste à ne pas laisser le spectateur « penser » ailleurs ou autrement. Donc, cette technique essaiera de capturer son attention et d’épaissir les sentiments que le spectateur aura envers le sujet du film. La musique de Morricone est composé de pièces musicales très courtes. Son style veut plutôt orienter l’attention du spectateur vers le chœur d’un opéra (ainsi que vers l’aspect choral du sujet). Morricone peut être considéré comme l’héritier de la tradition bâtie par deux des meilleurs compositeurs italiens de tous les temps : Giuseppe Verdi (le deuxième, au centre) et Giacomo Puccini (le troisièmeà droite). La plus grande différence entre les styles des deux Italiens et de l’Allemand est simple : la musique de Verdi et Puccini est très définie par comparaison à celle de Wagner qui laisse des sections indéfinies. L’approche de Morricone donne à la musique un pouvoir inimaginable, un pouvoir qui est carrément supérieur à l’accompagnement du leitmotiv. Morricone dit : « La musique dans les films doit ajouter du contenu et de la profondeur à l’histoire et aux personnages et au langage que le réalisateur a choisi. Alors, il doit communiquer tout ce que les images, le dialogue, les effets, etc. ne parviennent pas à dire ». Son attitude à Morricone est d’installer une ambiance en contraste avec l’image. Donc, la musique n’a pas comme objectif de complémenter l’ambiance à partir de l’image, mais bien le contraire. 


Morricone et les westerns spaghettis

A. Le début de la coopération entre Sergio Leone et Ennio Morricone.




Si aujourd’hui les westerns spaghettis sont considérés des chefs-d’œuvre, c’est surtout grâce à l’entente entre Morricone et Sergio Leone. Certains ignorent que Leone était une vieille connaissance de Morricone. Leur première rencontre date du temps de la « terza elementare » (CE1) lui rappelle Morricone la première fois que Leone vient de le contacter pour lui proposer son travail de compositeur. C’était pour son premier western Pour une poignée de dollars  (1964)[2]. Au début, Sergio Leone refuse de l’engager comme compositeur. Le réalisateur trouve que la bande sonore Duel au Texas de Morricone n’est pas originale du tout. Mais, à cette époque-là, Morricone avait un besoin urgent de travailler : il a déclaré que la plupart des musiques qu’il a composées surtout dans les années 60-70 du siècle dernier, étaient faites exclusivement pour gagner de l’argent et lui permettre de tirer bon jusqu’au mois suivant. Morricone explique que ses premières idées pour la soundtrack (bande son) de westerns ont été possibles grâce à Der Freischutz (1821), un opéra allemand de Carl Maria von Weber. 

Leur collaboration s'arrêtera en 1989, 5 ans avant les décès du réalisateur romain, après 6 films dont le dernier a pour titre C'era una volta in America (1984, Il était une fois en Amérique) et ce n'est pas un film western spaghettis.

Le temps des western, en général, et des western à l'italienne en particulier, est-il fini ?

Apparemment oui. Cependant, un cinéaste est hanté par le Western Spaghettis, le revenant. Dernier film de ce genre, la pellicule de Quentin Tarantino -  Django unchained (2012, Django déchaîné) - est un hommage au personnage du film Django (1966) de Sergio Corbucci. 



Naturellement, la bande originale est écrite par Ennio Morricone.

Le western est-il donc revenu ? Apparemment oui. Mais il est déjà reparti ailleurs, comme le fit Ulysse le roi d'Ithaque. 



[2] Le premier travail de Morricone en tant que compositeur de score a été pour Il federale (Mission ultra-secrète, 1961), un film de Luciano Salce.




Greatest Western Themes of all Time



 ROMAIN IOVINELLI

BIONOTA

Nato a Roma, ha vissuto in Croazia, Francia,  Inghilterra e Marocco. Si è diplomato al liceo americano di St.-Cloud e si è laureato come assistente alla regia presso il CLCF a Parigi. 

È laureato altresì  in lingue e letterature moderne in Italia, con una tesi in angloamericana su Ulysses S. Grant.  

A parte i suoi interessi storici, è trilingue e maratoneta. Ha creato il Marco Aurelio Project

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